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Fédération Professionnelle Indépendante de la Police

Siège social : 139, rue des Poissonniers 75018 PARIS

Internet : www.fpip-police.com

SYNDICAT INDEPENDANT DE LA POLICE MUNICIPALE

 

Siège administratif : 139, rue des Poissonniers – 75018 PARIS Tél. 01.44.92.78.50 Fax : 01.44.92.78.59

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                                                                                                                                 Paris, le 18/06/03

 

Philippe STEENS

Secrétaire Général Adjoint SIPM-FPIP

 

à

 

Monsieur Nicolas SARKOZY

Ministre de l’Intérieur, de la Sécurité

Intérieure et des libertés locales

 

OBJET :  Demande d’audience

Monsieur le Ministre,

 

Je profite de cette date symbolique pour solliciter de votre haute bienveillance une audience au ministère au sujet de la Police Municipale. Nous avons été reçus en septembre dernier et l’entrevue nous semble avoir été constructive.

Un fort vent de mécontentement semble s’élever de nos rangs. Un simple passage sur le site Internet non officiel de la Police Municipale « police online » vous en convaincra mieux que moi.

Comme vous ne l’ignorez pas nous réclamons le détachement d’OPJ professionnels indépendants nommés par l’autorité centrale à la tête des polices municipales, pour une raison d’efficacité et de droit. Cette idée semble être combattue par certains maires. Nous pensons que cette réforme pourrait être expérimentée dans certaines communes sur la base du volontariat. Les résultats obtenus, nous n’en doutons pas, convaincraient les septiques. En effet, nous pensons que le maire doit être « le capitaine mais pas le barreur ». Vous trouverez ci-joint un exemplaire de la « lettre de la police municipale » où je développe un argumentaire dans l’article « Le maire, l’OPJ et la séparation des pouvoirs ». Enfin, il nous semble tout bénéfice, pour nous comme pour vous, que votre ministère puisse compter sur 20000 policiers supplémentaires.

De même, les maires trouveraient toujours le bénéfice électoral de la création d’une police, l’adjectif « municipale » se passant de commentaire vis à vis des administrés…

 

Il nous semble urgent que vous vous occupiez de notre profession. Nombreux sont les collègues qui ont l’impression d’être traités comme quantité négligeable, sans doute par manque de communication du ministère. Votre récente proposition d’attribuer une prime au mérite aux seuls policiers nationaux a jeté un froid, faisant dire à certains qu’à risques égaux, le traitement était différent.

 

De même, le volet social provoque colère et indignation. Les policiers municipaux demandent depuis des années l’intégration de l’indemnité spéciale de fonction (« prime police ») dans le calcul de la retraite.

Sur ce point, la différence de traitement avec nos homologues de la Police Nationale est trop criante : plus de 4000 francs (pardonnez moi je compte toujours en francs…) de différence de traitement à grade équivalent à la retraite.

De même nous souhaiterions avoir des garanties sur la possibilité de partir à la retraite à 55 ans. En effet, tout comme les policiers nationaux, nous sommes des fonctionnaires exerçant des missions un peu à part. S’il est concevable d’exercer des missions administratives jusqu’à 65 ans, le travail de voie publique nous semble délicat à cet âge… Sur ce point, merci de ne pas nous oublier.

 

Enfin, le volet sécuritaire ne peut être dissocié du volet social. Il ne sert à rien d’être en retraite si l’on est mort.

Pardonnez-moi d’être aussi direct sur ce point, mais à chaque agression de policier municipal, je tremble. Nous avons aussi nos morts et nous exerçons des missions dangereuses au même titre que les autres forces de sécurité publique.

Pour des raisons idéologiques et de jalousie, voire de mépris, on refuse aux fonctionnaires de la République que nous sommes les moyens de défense adaptés à nos missions.  Pire, c’est à un élu non professionnel de prendre la décision de nous armer, et s’il le décide, il doit encore passer le barrage parfois infranchissable du Préfet (voir l’exemple du 94…) qui refuse parfois l’armement arbitrairement alors que toutes les conditions légales sont réunies.

 

Pourtant, le rapport LIENARD remis à l’IHESI en 1999 sur l’armement des policiers municipaux est sans ambiguïté.

Faut-il attendre des nouveaux morts pour réagir ?  Dans ce cas le ministère, les préfets et les élus concernés porteraient une très lourde responsabilité.

 

Comme vous pouvez le constater, nous réclamons d’être sous un contrôle plus strict de l’État, l’amélioration de notre volet social par trop inégalitaire en comparaison avec d’autres fonctionnaires exerçant des missions similaires aux nôtres et des moyens de protéger nos vies et celles d’autrui.

 

Une dernière suggestion, qui pourrait remettre du baume au cœur des policiers municipaux : Tout en expliquant bien qu’il ne s’agit que d’une reconnaissance pour notre travail et que d’autres mesures suivront (sinon vous serez accusé par les grincheux de distribuer des médailles sans vous attaquer à nos vrais problèmes…)  il conviendrait de réparer une injustice qui a blessé de nombreux policiers dans leur honneur. La Médaille d’Honneur de la Police Française nous a été retirée par Monsieur DEBRE car rebaptisée « médaille de la Police Nationale ». Pourquoi de pas créer une médaille de la Police Municipale ?

Cela ne vous coûterait rien et montrerait que l’on pense à nous…

 

Est-ce trop demander ? Nous souhaiterions en discuter avec vous.

 

Dans l’attente, je vous prie d’agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de ma haute et respectueuse considération.